Les avantages de la radio logicielle
On cite souvent comme principal avantage de la radio logicielle de
permettre une reconfiguration rapide pour traiter une nouvelle
modulation par exemple.
Un autre avantage, au moins aussi important, et parfois oublié,
est la possibilité de démoduler facilement plusieurs canaux
simultanément.
TRAITEMENT NUMERIQUE DU SIGNAL
Le diagramme d'Argand (14/01/2007)
On
connaît dans le monde entier la façon de
représenter les nombres complexes dans un plan, en faisant
correspondre au nombre a+ib le point de coordonnées (a, b).
Cette
représentation est aujourd'hui largement enseignée dans
les lycées, universités et autres écoles
d'ingénieurs.
Et bien il se trouve que cette représentation porte un nom : "diagramme d'Argand".
Ce
qui me surprend, et c'est la raison de cette note, est d'avoir
passé 30 années à utiliser cette
représentation, à la pratiquer au travers d'articles,
ouvrages et autres examens, avant d'apprendre son nom ! J'ai
croisé ce nom pour la prmière fois dans un article
américain de la revue radio QEX :
"An Alternative Transmission Line Equation", Ron Barker G4JNH VK3INH, QEX Jan/Fev 2007.
Comme Monsieur Jourdain, qui faisait de la prose sans le savoir, j'utilisais le diagramme d'Argand sans le savoir !!!
Jean-Robert
Argand était un mathématicien amateur suisse (1768 -
1822), qui a présenté sa représentation dans
l'ouvrage "Essai sur une manière de représenter les
quantités imaginaires dans les constructions
géométriques".
Récepteur I/Q et modulation QAM (30/06/2006)
J'ai cru pendant quelques temps qu'un récepteur
I/Q ne servait qu'à démoduler des modulations
numériques QAM, et qu'une modulation numérique QAM ne
pouvait être démodulée que par un récepteur
I/Q.
En fait le "caractère I/Q" d'une modulation QAM est un concept
relativement indépendant du "caractère I/Q" d'un
récepteur.
Par exemple :
- un récepteur I/Q peut tout à fait démoduler n'importe quelle modulation non-QAM (FM, CW, BLU, ...)
- une modulation QPSK (4-QAM) peut très bien être démodulée par un récepteur non-I/Q
QEX Nov/Dec 2005 : la méthode de réception BLU "phasing" remise en cause ?
L'article "Quadrature Phase Concept" paru dans l'excellente revue radioamateur QEX (Nov/Dec 2005) remet en cause le principe de réception BLU par la méthode dite "phasing".
Voici à mon sens pourquoi cette remise en cause n'est pas fondée :
In my opinion, the conclusions made in the article "Quadrature Phase Concept" (QEX Nov/Dec 2005) are wrong. Here is why :
1/ In figure 2, p. 21, if the author had made a "difference" instead of
a "sum" at the end of the treatments, he would have obtained ZERO :
this shows that there is a mean to eliminate part of the frequency
spectrum, contrary to what he assumes !!!
2/ The main error of the article comes from the fact that [Eq 5] and
[Eq 6] are actually only correct if F-O > 0, and the author use them
also when F-O is negative. If F-O < 0, the equations take an other
form. So when the author says p.21 "Assuming F-O is positive or F-O is
negative, it doesn't matter", it actually matters, because the
equations are not the same.
The fact that the equations
are not the same for positive and negative frequencies comes from the
Hilbert Transform [HT] properties. For example :
HT[cos(2.pi.F.T)] = sin(2.pi.F.T) if F > 0, and -sin(2.pi.F.T) if F < 0
HT[sin(2.pi.F.T)] = -cos(2.pi.F.T) if F>0, and cos(2.pi.F.T) if F < 0
Fréquence de numérisation d'un signal à bande limitée
Supposons que l'on ait
à numériser un signal réel occupant un spectre
compris entre 10 et 15 kHz. On suppose de plus qu'en dehors de cette
bande de fréquence, aucun signal n'est présent (cas par exemple d'un signal FI filtré par un filtre passe-bande). .
Quelle fréquence d'échantillonnage doit on choisir
au minimum pour effectuer la numérisation de ce signal sans
perte d'information ?
Certains raisonnent ainsi : la fréquence maximale du
signal à numériser est 15 kHz, donc d'après le
théorème de Shannon, je dois échantillonner
à une fréquence double de celle-ci. Je dois donc
échantillonner à une cadence de 30
Kéchantillons/s.
Ce raisonnement n'est pas faux, mais n'aboutit à un
résultat optimal que lorsque le signal est en bande de base
(i.e. compris entre 0 et Fmax Hz), ce qui n'est pas notre cas ici.
Ici, la largeur de bande
de notre signal étant de 5 kHz, on peut montrer qu'une numérisation
à 2x5 = 10 Kéchantillons/s seulement suffit !
Après numérisation à 10 Kéchantillons/s, le
signal de notre exemple se retrouvera entre 0 et 5 kHz (soit 0 et 1/2
en fréquence réduite).
Ajout le 26 mars 2006 :
En fait, il semblerait que la condition Fech > 2 (Fmax - Fmin)
ne soit pas suffisante pour conduire à une numérisation
sans chevauchement de spectre.
De façon plus précise, les fréquences d'échantilonnage qui conviendraient seraient de la forme :
2.Fmax / k < Fech < 2.Fmax / (k-1) avec k entier tel que 2 < k < Fmax / (Fmax - Fmin) et Fmax - Fmin < Fmin
Fréquence de numérisation (2)
A faire : intérêt d'une numérisation I/Q sur la
largeur de bande numérisable avec une fréquence
d'échantillonnage donnée.
Modulation et démodulation
La réalisation d'un modulateur est infiniment plus facile que la
réalisation de son démodulateur associé.
Par exemple, la génération d'un signal numérique
QAM est très facile. En revanche le démodulateur doit
mettre en oeuvre des techniques évoluées pour :
- estimer le canal (égalisation)
- estimer la fréquence de la porteuse (carrier recovery)
- estimer la phase de la porteuse (carrier phase recovery)
- estimer le rythme symbole (symbol timing recovery)
- estimer l'instant optimal de décision (instant d'ouverture maximale du diagramme de l'oeil)
COMMUNICATIONS NUMERIQUES
La différence entre "Software Defined Radio" et "Software Radio" (18/08/2007)
Joseph
Mitola, un des grands théoriciens de la radio logicielle, fait
une différence entre "software defined radio" et "software
radio".
Un "software defined radio" ne traite numériquement qu'une portion limitée du spectre à la fois.
Par exemple une bande instantanée de largeur 3 MHz prise dans
une plage de 200 MHz. Le choix de la sous-bande instantanée de 3
MHz se fait en analogique par exemple à l'aide d'un
mélangeur exité par un oscillateur local programmable.
Un
"software radio", au contraire, traite l'ensemble de la plage des 200
MHz de façon numérique. Eventuellement seule une
sous-bande est ensuite traitée, mais celle-ci est
sélectionnée numériquement (typiquement avec un DDC).
Ces
deux types d'architecture se trouvent dans les réalisations
radioamateures. Le troisième "key parameter" de la classification faite ici, distingue les deux types d'architecture.
Exemple de software radio : USRP, PERSEUS, MERCURY/OZY HPSDR, SDR-IQ, SDR-14, ... (voir d'autres projets ici)
Exemple de software defined radio : µwSDR, SDR-1000, Ciao radio, ... (voir d'autres projets ici)
Source : "Cognitive Radio : an integrated agent architecture for software defined radio". Joseph Mitola, May 2000
Implémentation pratique de mode digitaux théoriques (01/03/2006)
On caractérise souvent les modes numériques par leurs
performances en terme de taux d'erreur binaire en fonction du rapport
signal sur bruit.
Par exemple tel système aura un taux d'erreur binaire de 10-3 pour un rapport signal sur bruit de -5 dB dans 3 kHz.
Pourtant ces valeurs correspondent à des valeurs théoriques. Les implémentations pratiques
de ces modes (sous forme de logiciels) dégradent ces
performances, et deux implémentations différentes
peuvent avoir des performances très différentes !
Une étude est actuellement menée par VE3NEA [VE3NEA].
Elle a pour objet de comparer les performances de 3 décodeurs
RTTY : TrueTTY, MixW et MMTTY. Les premiers résultats montrent
que :
- en conditions de bruit blanc additif gaussien, des écarts de
performance de près de 3 dB sont constatés entre les
logiciels
- les logiciels qui se comportent le mieux en conditions de bruit blanc
additif gaussien ne sont pas forcément les meilleurs dans
d'autres conditions (fading sélectif, trajets multiples, etc.
...).
Références :
[VE3NEA] : "RTTY Software Comparison"
Codage de source et codage canal : enlever de la redondance, puis en rajouter.
Une chaîne de
transmission numérique comprend souvent (dans le sens
émission) un bloc de codage de source, suivi un peu après
d'un bloc de codage canal.
Il est amusant de constater que le codage de source élimine au maximum la redondance de la source, tandis que le codage canal s'empresse, lui, d'ajouter de la redondance, mais controlée.
Le choix du débit baud
Le débit baud (ou
débit symbole) d'une communication numérique doit
être choisi avec finesse, et faire l'objet d'un compromis.
S'il est trop petit, alors les propriétés du
canal ne peuvent plus être considérées comme
constantes pendant la durée d'un symbole. Cela pose des
problèmes pour le récepteur.
S'il est trop grand, alors les phénomènes de trajet
multiple créent de l'interférence entre symboles. En HF
par exemple, l'écart temporel entre deux trajets peut atteindre
jusqu'à 30 ms. C'est ce qui explique que parfois certains
signaux RTTY (durée symbole = 22 ms), même avec un
excellent rapport signal sur bruit, se décodent difficilement.
Exemples de débits baud (et leur durée symbole associée) pour certains modes HF :
Systèmes à modulation de fréquence :
JT65 : 2,7 bauds / 370 ms
MFSK16 : 15,625 bauds / 64 ms
RTTY : 45 bauds / 22 ms
PACTOR : 100 bauds (10 ms) ou 200 bauds (5 ms)
G-TOR : 100 bauds (10 ms) à 300 bauds (3 ms)
Systèmes à modulation de phase :
PSK31 : 31 bauds / 32 ms
CLOVER : 31,25 bauds / 32 ms
CLOVER 2000 : 62,5 bauds / 16 ms
Q15X25 : 83,33 bauds / 12 ms
La durée du burst GSM
La durée d'un burst GSM est 0,577 ms. Voici une des raisons pouvant expliquer le dimensionnement de ce paramètre.
La longueur d'une onde à 900 MHz (bande GSM 1) est 33 cm.
A cette fréquence, et à bord d'un train roulant à
200 km/h, on se déplace d'une demie longueur d'onde en 3 ms
environ.
Ce temps représente le temps de cohérence du canal :
c'est la durée pendant laquelle les propriétés du
canal ne changent pas de façon significative.
On voit donc que la durée d'un burst GSM est plus de 5 fois
inférieure au temps de cohérence du canal. Les
caractéristiques de celui-ci peuvent donc être
considérées comme constantes par le récepteur,
pendant toute la durée d'un burst : cela simplifie grandement la
démodulation (en particulier l'égalisation).
C'est pourquoi un burst plus long aurait été peu pratique.
Note : Pour une onde à 1800 MHz (bande GSM 2), le temps de
cohérence pour un déplacement à la même
vitesse chûte à 1,5 ms. Il reste cependant encore 3 fois
supérieur à la durée d'un burst.
Source :
"Rayleigh Fading Channels in Mobile Digital Communications Systems.
Part II : Mitigation". Bernard Sklar, IEEE Communications Magazine,
Juillet 97
La redondance du GSM
Le débit du vocoder GSM est 13,0 kbits/s.
Après ajout des codes détecteurs et correcteurs, le
débit passe à 22,8 kbits/s (+ 75% par rapport au
débit précédent).
Enfin, après ajout du motif de milieu de burst (midamble
utilisé en réception pour une égalisation "data
aided"), le débit passe à 30,3 kbits/s (+ 33% par rapport
au débit précédent).
Au total, la redondance représente donc plus de la moitié du débit utilisé !
Dit autrement, le GSM véhicule largement plus de redondance que d'information proprement dite.
C'est le prix à payer pour combattre les nombreuses perturbations que subit le signal d'un réseau radiomobile.
Parasites audio du GSM et 217 Hz
La norme GSM utilise un multiplexage temporel pour véhiculer sur
une même fréquence 8 canaux différents.
Chaque canal utilise une fenêtre temporelle de 0,577 ms. Un
mobile donné émet donc un burst de 0,577 ms tous les
0,577*8 = 4,616 ms.
Les bursts ont donc une fréquence d'émission de 1/4,616 = 217 Hz.
Ce phénomène d'émission discontinue
génère donc un spectre de raie de fréquence
fondamentale 217 Hz, et d'harmoniques 434 Hz (2x217), 631 Hz (3x217),
etc. ...
Or ces fréquences tombent précisément dans une
plage audible pour les humains : ce sont les parasites
caractéristiques que l'on entend lorsqu'on approche un
téléphone portable à proximité d'un
haut-parleur.
Pour vérifier l'explication précédente, j'ai généré ici un signal audio
constitué de 3 sinus de même intensité et de
fréquences 217, 434 et 631 Hz. Le son ainsi obtenu est en effet
proche de celui d'un parasite GSM.
Ces phénomènes perturbateurs ont-il été découverts après
la normalisation GSM, ou bien les ingénieurs en
étaient-ils conscients depuis le début ? En tout
état de cause la téléphonie mobile de 3è
générations (UMTS) ne présente plus ce
problème, car l'émission est continue.
Eb/N0 et S/N sont-ils équivalents ?
Les performances des systèmes de transmission
numérique sont souvent donnés en terme de Taux d'Erreur
Binaire (TEB) en fonction :
- soit du rapport Eb/N0 (Eb = Energie par bit transmis, N0 = Puissance spectrale du bruit)
- soit du rapport S/N (S = puissance du signal, N = puissance du bruit)
A faire : montrer que ces rapports sont les mêmes, en particulier pour les modulations M-QAM, M>2.
THEORIE DE L'INFORMATION ET CODAGE
La théorie de Shannon remise en cause ? (13/01/2008)
Dans l'ouvrage "Le Manager Intuitif" (Meryem Le
Saget, éd. Dunod), on trouve une référence
détaillée à la théorie de la communication
de Shannon, et en particulier à sa célèbre
publication de 1949 : "The mathematical theory of communication".
Je connaissais les applications de cette théorie en
télécommunications, mais on apprend ici qu'elle a
également inspiré "psychologues, sociologues,
sémanticiens et autres linguistes" pendant 25 ans après
sa parution. C'est en particulier le schéma de
l'émetteur et du récepteur séparés par un
certain nombre de parasites qui a été utilisé.
Cependant l'ouvrage indique que "la communication est loin d'être
aussi linéaire, et cette théorie demandait à
être largement nuancée". En effet en management,
d'autres paramètres influent sur une communication : nature des
relations entre émetteur et destinataire, contexte, culture des
interlocuteurs, etc. ... Dans ce contexte précis (assez
éloigné du contexte mathématique initial), la
théorie de Shannon peut effectivement être remise en
cause....
Mais soyons rassurés, en télécommunications la
théorie de Shannon reste belle et bien d'actualité, et
ses équations n'ont jamais été contestées !
Compression des langues françaises et anglaises (14/08/2006)
La langue française comprend 300 000 mots différents, en comptant toutes les conjugaisons des verbes.
Des algorithmes de compression permettent de coder l'ensemble de ces
mots en moins de 200 Koctets (algorithme DAWG : Directed Acyclic World
Graph).
Ceci représente 0.68 octet par mot ! Bien mieux qu'un code Baudot (0.63 octet par lettre) !
La langue anglaise possède quant à elle seulement 110 000
mots différents (moins que la langue française).
Curieusement, le même algorithme DAWG ne permet une compression
qu'en 240 Koctets (plus que la langue française).
Ceci provient du fait que la grammaire française est beaucoup
plus riche et compliquée que la grammaire anglaise (par exemple
un verbe va prendre des dizaines de conjugaisons différentes,
chacune d'entre elles ne concommant qu'une faible place dans une
compression DAWG).
Source : [Braun]
Amélioration du codage source du mode JT65 (23/05/2006)
Le mode JT65 encode l'information à transmettre, afin de la rendre la plus compacte possible (codage source).
Pour cela il fait des hypothèses très fortes sur
les messages émis, en les restreignant à un
format minimaliste : indicatif de l'émetteur + indicatif du
récepteur + carré locator. Avec ces hypothèses un
message est codé sur 72 bits, chaque indicatif étant
codé sur 28 bits.
Le codage sur 28 bits provient du fait qu'un indicatif est
composé d'un préfixe à 1 ou 2 caractères,
l'un d'entre eux au moins étant un chiffre, suivi d'un chiffre
et d'un suffixe de 1 à 3 lettres.
On pourrait imaginer d'améliorer ce codage.
En effet si on considère que le nombre de radioamateurs dans le
monde est de l'ordre de 2 à 4 millions, 22 bits devraient suffir
pour coder tous les indicatifs (à l'aide d'une table de
correspondance centralisée par exemple).
Si on considère que le nombre de radioamateurs pratiquant l'EME
de tout au plus de 50 000, alors 16 bits devraient suffir.
On passerai alors d'une taille de trame de 72 bits à 48
bits., et un code RS(63, 8) pourrait être utilisé au lieu
d'un code RS(63,12)
Théorie du codage : évolution des besoins
Besoin des années 60 : diminuer la puissance, sans se préocuper du rendement
Les premiers travaux sur la théorie du codage ont cherché
à résoudre le besoin suivant : transmettre des signaux
dans des canaux très bruités ou, ce qui revient au
même, avec de très faibles puissances d'émission.
Dans les années 60, l'application typique était celle des sondes
spatiales (Pioneer, Voyager, Mariner, ...). Chaque décibel de codage
gagné permettait une économie globale d'1 million de dollars (de
l'époque) sur l'émetteur et le récepteur.
La contrepartie de ces gains en puissance : les techniques mises au point étaient spectralement très inefficaces. Les
codages avaient un rendement inférieur à 0,5 bit par
intervalle
baud. Mais cela n'était pas un problème, car dans ces
applications le spectre à disposition n'était pas
limité.
Besoin des années 80 : augmenter le rendement, à puissance et largeur de bande données
Puis un nouveau besoin est apparu, incompatible avec le premier
: transmettre dans un canal à largeur de bande et à
puissance limitées, un débit le plus important possible.
L'application typique était le transfert de données au
travers du canal téléphonique, ou à l'aide de
faisceaux hertziens.
L'avancée la plus significative dans ce domaine fut l'invention
des modulations codées par Ungerboeck en 1982. Cette technologie
est aujourd'hui par exemple utilisée pour les fax haut
débit (V.33 ou V.34).
Source : "Applications of Error-Control Coding", Costello, Hagenauer,
Imai, Wicker. IEEE Trans. on Information Theory, Octobre 1998.
Indice de coïncidence, langue et aléa
L'indice de coïncidence (IC) est la
probabilité que deux lettres choisies aléatoirement dans
un texte soient identiques.
Par exemple pour un texte parfaitement aléatoire, IC = 0.038.
Si on mesure l'IC sur des textes contemporains, on s'aperçoit
qu'il dépend de la langue : Français : 0,074,
suédois : 0,071, anglais : 0,065.
Source : [crypto]
"All codes are good, except those we can think of"
Shannon a mis en évidence en 1948 la notion de "capacité
d'un canal", c'est à dire la quantité d'information
maximum qu'il est possible de véhiculer avec un taux d'erreur
arbitrairement bas, au travers d'un canal bruité donné.
Les travaux de Shannon prouvaient l'existence de codes permettant
d'atteindre en pratique cette limite, mais ne donnaient pas la
façon de les construire.
Pour approcher cette limite théorique, chercheurs et
ingénieurs ont mis au point au cours du temps de nouvelles
techniques de codage. Chaque nouvelle technique permettait d'approcher
encore un peu plus la limite théorique.
Cependant pendant longtemps, les codes inventés n'ont pas permis
de s'approcher de près de la limite théorique.
Sceptissisme et pessimisme ont alors gagné la
communauté scientifique, résumés par ces deux
magnifiques citations :
"All codes are good, except those we can think of"
"Any code of which we cannot think is good" (1961 : Wozencraft et Reiffen)
Note 1 : le pessimisme des scientifiques sur la possibilité de
trouver des codes permettant d'atteindre la limite de Shannon a disparu
avec la dévouverte française des turbo-codes en 1993.
Note 2 : La seconde citation a même reçu une
démonstration en 1990 (Coffey and Goodman, IEEE Trans. on Inf.
Theory, nov. 1990)
Source :
"Théorie de l'information. Application aux techniques de communication", Gérard Battail, Ed. Masson.
Transmission sans erreur dans un canal bruité : l'inconcevable prouvé
Le travaux de Shannon (1948) ont permis de prouver qu'il était
tout à fait possible de réaliser une transmission sans
erreur (ou du moins avec une probabilité
d'erreur arbitrairement faible), même au travers d'un canal
bruité. Voici ce qu'ajoute Gérard Battail à ce
sujet :
"C'est probablement le résultat le plus innatendu qu'ait obtenu
la théorie de l'information. En affirmant la possibilité
d'une transmission arbitrairement sûre à travers un canal
bruyant, il allait à l'encontre du bon sens immédiat et
même de l'expérience acquise à l'époque
où il a été formulé. Les ingénieurs
n'avaient pas même imaginé qu'une transmission sans erreur
soit possible, tenant pour évident que le bruit du canal
suffisait à l'interdire".
Source :
"Théorie de l'information. Application aux techniques de communication", Gérard Battail, Ed. Masson.
Débit d'information au travers un canal bruité
Considérons une source d'information binaire émettant des
"1" et des "0" équiprobables à un débit de 1000
symboles par seconde. Le débit d'information de la source
est ainsi de 1000 bits/s.
Supposons que ces symboles soient transmis au travers d'un canal
bruité, introduisant une erreur de transmission (1 devient 0 et
0 devient 1) en moyenne 1 fois sur 100.
Quel est alors le débit d'information de ce système ?
Certainement moins que 1000 bits/s, puisqu'environ 1% des symboles reçus sont incorrects.
Notre premiere intuition serait de dire que le débit
d'information est de 990 bits/s, en soustrayant purement et simplement
le nombre d'erreurs attendues. Cependant cela n'est pas satisfaisant,
puisque cela ne prend pas en compte le fait que le récepteur ne
sait pas où ont lieu les erreurs de transmission.
En poussant le bruit à l'extrème, nous pouvons
considérer le cas d'un canal tellement bruité que la
probabilité d'une erreur de transmission est 1/2. Dans ce cas,
la moitié des symboles reçus sont corrects (en moyenne).
Avec le même raisonnement intuitif, nous serions tentés de
dire que le débit d'information du système est de 500
bits/s. Pourtant ce résultat ne convient pas, puisqu'aucune
information n'est en fait transmise ! En effet la probabilité de
recevoir un 1 est 1/2, quel que soit le symbole émis (de
même pour la réception d'un 0).
Quel est donc le véritable débit d'information de ces systèmes ?
La solution est démontrée dans l'article de Shannon (voir les références plus bas).
Débit d'information du système bruité = D.(1 + [p.log2(p) + (1-p).log2(1-p)])
p = probabilité d'erreur du canal de transmission bruité
D = débit symbole de la source
Application numérique :
p = 1/100
Débit d'information du système bruité = 1000 (1 + [0,01.log2(0,01) + 0,99.log2(0,99)] = 919 bits/s
p = 1/2
Débit d'information du système bruité = 1000 (1 + [0,5.log2(0,5) +0,5.log2(0,5)] = 0 bits/s
Conclusion :
Dans le cas p = 1/100, la formule de Shannon donne un débit
d'information de 919 bits/s (au lieu de 990 bits/s avec la
réponse "intuitive").
Dans le cas p = 1/2, la formule de Shannon donne un débit d'information nul, conformément au raisonnement fait plus haut.
Références :
"A Mathématical Theory of Communication", Shannon, The Bell System Technical Journal, 1948.
Génération d'une suite aléatoire par un humain
Un jour un professeur demanda à chacun des 20
élèves de sa classe d'écrire sur un papier une
suite de 300 "0" et "1" la plus aléatoire possible.
Il demanda à l'un d'entre eux de ne pas utiliser son
imagination, mais de s'aider d'une pièce pour
générer la suite (pile ou face...).
Il ramassa les copies (anonymes), et le lendemain il désigna sans
hésitation la copie qui avait été
générée avec une pièce.
Voici comment il avait procédé : en voulant
générer soi-même une suite aléatoire, on
sous-estime souvent la probabilité d'obtenir une série de
plusieurs "0" ou "1" consécutifs. De telles séries (par
exemple sept "1" consécutifs) ne nous semblent pas assez
aléatoires, et nous les négligeons donc. C'est ce qui a
trahi les élèves et a permis au professeur de retrouver
la copie générée par une pièce.
Capacités canal : performances comparées théoriques / pratiques (27/05/2006)
(en cours : les informations ci-dessous sont provisoires)
La capacité d'un canal à bruit blanc additif
gaussien a été donnée par Shannon. Il s'agit du
débit binaire maximum qu'il est possible de transmettre au
travers du canal avec un taux d'erreur binaire arbitrairement faible.
C = W.log2(1 + S / N)
C = capacité du canal, en bits par seconde
W = largeur du canal, en Hertz
S / N = rapport signal sur bruit
Nous proposons de calculer
dans le tableau suivant la proximité de certains modes de
transmission HF par rapport à la limite de Shannon.
Nom du mode |
Largeur du bande occupée par le mode (Hz) |
Rapport S/N (dB) minimal nécessaire pour le mode |
Capacité théoriquement atteignable dans la largeur de bande et avec le rapport S/N précédent |
Débit utile obtenu en pratique pour le mode considéré |
Proximité par rapport à la limite théorique |
JT65 (standard decoder) |
2500 |
-22 dans 2500 Hz (1) |
6.8 bits/s |
1,54 bits/s (72 bits en 46.8 s) |
23 % |
JT65 (deep search decoder) |
2500 |
-26 dans 2500 Hz (1) |
2.7 bits/s |
1,54 bits/s |
57 % |
PSK31 |
80 |
-11.5 dans 3000 Hz
soit +4.2 dans 80 Hz |
45 bits/s |
15,6 bits/s |
35 % |
QPSK31 |
80 |
-14.5 dans 3000 Hz
soit +1.2 dans 80 Hz |
29 bits/s |
15,6 bits/s |
53 % |
MFSK16 |
316 |
-13.5 dans 3000 Hz (2), soit -3.7 dans 316 Hz |
49 bits/s |
31,25 bits/s |
64 % |
MT63 (5 bauds) |
500 |
-8 dans 3000 Hz (3), soit -0.2 dans 500 Hz |
145 bits/s |
35 bits/s |
25 % |
MT63 (10 bauds) |
1000 |
-5 dans 3000 Hz (3), soit -0.2 dans 1000 Hz
-10 dans 3000 Hz (5), soit -5.2 dans 1000 Hz |
290 bits/s
114 bits/s |
70 bits/s |
25 %
61 % |
MT63 (20 bauds) |
2000 |
-2 dans 3000 Hz (3), soit -0.2 dans 2000 Hz
-5 dans 3000 Hz (4), soit -3.2 dans 2000 Hz
-8 dans 3000 Hz (5), soit -6.2 dans 2000 Hz |
580 bits/s
337 bits/s
185 bits/s |
140 bits/s |
25 %
42 %
75 % |
(1) source : "The JT65 Communications Protocol", K1JT, QAX sept/oct 2005. pulsar.princeton.edu/~joe/K1JT/JT65.pdf
(2) source : http://f1ult.free.fr/DIGIMODES/MULTIPSK/mfsk_en.htm
(3) source : http://f1ult.free.fr/DIGIMODES/MULTIPSK/MT63_en.htm
(4) source : http://www.johanforrer.net/hfpsk.htm
(5) source : "A practical evaluation and comparison of some modern data
modes", G4HPE. 23rd ARRL and TAPR Digital Communications Conference
Une vison économique de la théorie de l'information
Un paramètre dimensionnant le coût de location d'un transpondeur satellite est, on le comprend aisément, la largeur de spectre occupée par le signal à transmettre.
Par
exemple, pour transmettre 1 Mbps, une modulation de type QPSK avec
Viterbi 1/2 occupera une largeur de spectre de 1190 kHz ([COMTECH]).
Pour
réduire la largeur de spectre occupée (et donc le coût de location), il
est possible d'utiliser une modulation à plus grand nombre d'états. Par
exemple, toujours pour transmettre le même 1 Mbps, une modulation de
type 16-QAM Viterbi 3/4 + Reed-Solomon occupera une largeur de spectre
de 435 kHz seulement ! Soit un gain de 2,7 par rapport à la modulation
précédente !!
On pourraît
donc penser avoir trouvé la solution pour économiser les coûts de
location : augmenter le nombre d'états de la modulation.
Malheureusement, les coûts de location dépendent également de la quantité de puissance transpondeur utilisée. En effet l'énergie à bord du satellite est une ressource rare (et donc chère).
Et c'est ici que les ennuis commencent : pour notre première modulation, un taux d'erreur binaire (TEB) de 10-8
nécessite un rapport Eb/N0 de 6,8 dB. La seconde modulation nécessite,
pour le même TEB, un rapport Eb/N0 de 8 dB !!! Soit entre les deux un
facteur 1,3 en puissance (1,2 dB). Le gain en largeur de spectre obtenu
en augmentant le nombre d'états de la modulation, est donc en partie atténué par le fait qu'une plus grande puissance transpondeur doit être utilisée.
Tout n'est donc qu'affaire de compromis entre largeur de spectre et puissance nécessaire...
Alors
on peut se poser la question suivante : "existe-t-il un schéma de
codage et de modulation permettant une transmission avec une puissance
aussi faible que la première modulation, et une largeur de spectre
aussi faible que la seconde ?"
Les formules de Shannon nous affirment que OUI.
Il s'agit déja d'une information précieuse : chercher un
tel schéma n'est pas vain. Pour autant les formules de
Shannon ne nous donnent pas de solution pratique.
Jusqu'au début des années 90, et la découverte
(française) des Turbo-Codes, le problème est resté
insoluble.
Aujourd'hui la solution a été trouvée. Ainsi une modulation 8-PSK 7/8 TPC (Turbo Product Code) permet,
toujours pour le même 1 Mbps, une largeur de spectre à peine plus
grande que notre seconde modulation (453 kHz), avec la puissance de la
première (6,8 dB).
On comprend ainsi mieux les enjeux économiques de la théorie de l'information et du codage.
[COMTECH] Toutes les valeurs numériques ont
été tirées de la documentation du modem satellite
Comtech EF Data CDM-600L.
Code de GOLAY et football
A faire : la naissance du code de Golay, utilisé pour des paries sur des match de footbal, en Finlande.
Source1
Source2
HISTOIRE DE LA RADIO
J. Mitola, l'année 1992 et la radio logicielle (07/01/2007)
L'article
de J. Mitola, intitulé "Software radios survey, critical evaluation and
future direction", publié en 1992 au cours de la conférence National
Telesystems, est dans un sens historique.
Ce texte est en effet considéré comme marquant la naissance du concept de radio logicielle.
Téléphonie Radio-Cellulaire (06/12/2006)
La téléphonie cellulaire n'a mis que 21 ans pour atteindre son milliard d'utilisateurs.
La téléphonique fixe en a mis 125....
Code Baudot / Code Murray (02/07/2006)
On connait bien en France le code Baudot, inventé en 1870 et
breveté en 1874. Ce code fut adopté au niveau
international par le CCITT, et fut baptisé CCITT-1.
Les américains préfèrent quant à eux parler de code Murray, ou Baudot-Murray.
En effet en 1901, Murray réarrangea le code Baudot, afin que les
caractères les plus fréquents soient codés par des
5-uplets avec le moins de transitions entre 1 et 0. Cela permettait de
moins surcharger les équipements électromécaniques
de l'époque. Ce code fut baptisé CCITT-2.
C'est ce code, et non l'original, qui est en fait aujourd'hui communément adopté et appelé "code Baudot".
Boutade (19/03/2006)
Si la Télégraphie sans fil avait été
inventée avant la Télégraphie avec fils, cette
dernière aurait été considérée comme
un progrès.
Source : L'onde électrique, 1926
Les premières applications de la TSF (11/03/2006)
Avant 1914, LA TSF était considérée comme une
technique réservée presque exlusivement aux besoins de la
navigation maritime. Il suffit de lire la première convention
radiotélégraphique internationale (Londres, 1912) pour
s'en rendre compte.
Source : La TSF, Que sais-je 1951
La fréquence de la première onde transatlantique
La première liaison radio transatlantique eut lieu au cours de
la 12è heure du 12è jour du 12è mois de
l'année 1901 : le 12 décembre 1901 à 12h30. Elle fut réalisée par Marconi.
Pourtant, certains scientifiques restent sceptiques sur la
réalité de cette première, et envisagent la
possibilité que Marconi n'ait reçu ce jour là que du bruit
impulsionnel (décharges atmosphériques), et non pas le
signal réellement émis. D'autant que le signal
témoin était la lettre "S" en Morse (trois points), et
qu'il arrive très souvent que ces décharges donnent ce
même signal Morse sur les appareils des bureaux
télégraphiques [DUCR].
La fréquence de l'onde
effectivement émise depuis Poldhu n'est pas connue
précisément : 100 kHz, 166 kHz, 328 kHz, 500 kHz, 800 kHz, 820
kHz... suivant les sources. Cela provient en particulier du fait
que les systèmes de mesure étaient peu précis
à l'époque, et que la nature exacte des systèmes
de transmission n'est pas connue.
En tout état de cause,
à cette heure de la journée, la couche F
réfléchit les ondes courtes, et la couche D absorbe les
ondes longues. Il est donc peu probable qu'une onde longue ait pu
traverser l'Atlantique, et encore moins probable que le système
de réception de Marconi ait pu la capter. D'autant que 1901
correspond exactement à un creux dans le cycle solaire.
Si un signal a
été détecté à Poldhu, il s'agit
probablement d'une onde courte : de 5 à 15 MHz.
Même si un doute subsiste sur l'expérience du 12
décembre 1901, précisons qu'un an après, le 15
décembre 1902, Marconi réitéra son
expérience à Glace Bay, sans contestation possible cette
fois.
[DUCR] : "Eugène Ducretet, Pionnier français
de la Radio", J-C Montagné, Autoédition J.C.
Montagné.
Radio et espérance de vie
Heinrich Hertz, pionnier de la radio, est mort particulièrement jeune : 37 ans (1857 - 1894).
Edouard Branly, pionnier de la radio, est mort particulièrement agé : 96 ans (1844 - 1940).
Inventeurs et prix Nobel
Le premier brevet sur la modulation
à spectre étalé (Spread Spectrum) date du 10 juin 1941. Il porte le
numéro 2.292.387 et est intitulé : "Secret Communication
System".
Qui est à l'origine de cette invention ? Certainement un brillant scientifique ?
En fait, de façon tout à fait improbable, il n'en est
rien. Les inventeurs de cette technologie sont une
célèbre actrice Hollywoodienne d'origine allemande (Hedy Lamarr) et un compositeur (George Antheil).
Joe Taylor K1JT, à l'origine du mode de transmission "faibles signaux" EME JT65, est quant à lui un inventeur moins improbable.
Professeur d'Astronomie, il reçut en effet le prix Nobel de
Physique en 1993 (pour la découverte d'un nouveau type de
pulsar, qui a ouvert une nouvelle voie dans l'étude de la
gravitation).
TELSTAR et polarisation
Le satellite Américain TELSTAR fut lançé le 10
juillet 1962 depuis Cap Canaveral en Floride. Il devait permettre la
première transmission TV par satellite.
Trois stations terrestres permettaient l'émission et la réception des signaux :
- Pleumeur-Bodou (France)
- Andover (USA, Maine)
- Goonhilly Downs (Angleterre)
Dès le lendemain du lancement, le premier essai de transmission fut un
succès : entre les USA et la France du moins, la station
Anglaise ne fonctionnant pas.
Le problème fut rapidement identifié : les
ingénieurs anglais avaient une définition inverse de
celle admise par les Américains et les Français pour ce
qui est du sens de polarisation droite ou gauche d'une onde radio !!!
L'erreur fut corrigée et le 23 juillet les anglais purent
à leur tour recevoir les émissions en provenance des USA.
Le baccalauréat de Jeanne BRANLY
Jeanne BRANLY (1883-1977), la fille ainée du
célèbre savant pionnier de la radio, est l'une des
prémières femmes en France (sans doute la deuxième
!) à avoir passé le baccalauréat.
Source : "Comment Branly a découvert la Radio", J-C Boudenot, EDP Sciences
La faute d'orthographe de Marconi
Le 28 mars 1899 à 4h47, Marconi transmet la première
dépèche par radio entre l'Angleterre (South-Foreland) et
la France (Wimereux), soit 46 km.
Le message transmis est exactement celui-ci, la faute d'orthographe étant d'origine : "MR MARCONI ENVOI
A MR BRANLY SES RESPECTUEUX COMPLIMENTS PAR LE TELEGRAPHE SANS FIL A
TRAVERS LA MANCHE CE BEAU RESULTAT ETANT DU EN PARTIE AUX REMARQUABLES
TRAVAUX DE MR BRANLY"